Mario Nicolella a une expérience consolidée devant les juridictions françaises et italiennes. Les deux pays partagent des traditions juridiques communes (le droit romain, les codes Napoléon et, aujourd’hui, l’harmonisation dérivant du droit de l’Union européenne) mais gardent des différences importantes dans leurs procédures et dans le droit substantiel.
En France, les litiges entre entreprises se déroulent généralement devant les Tribunaux de Commerce (il en existe 134 sur le territoire national en plus des 7 chambres commerciales des Tribunaux d’Alsace Moselle). Le deuxième degré de jugement se tient devant la cour d’appel compétente.
La Cour d’appel de Paris prend une position particulière par rapport aux (35) autres cours d’appel nationales. Pour répondre aux besoins des opérateurs internationaux, la cour d’appel de Paris a récemment créé une chambre (CICAP) qui a vocation à connaître des litiges relatifs aux contrats du commerce international, qu’ils soient soumis au droit français ou au droit d’un autre pays. Le CICAP traite des litiges en matière de contrats commerciaux, de rupture de relations commerciales, de transport, de concurrence déloyale, d’actions en réparation de pratiques anticoncurrentielles, de produits financiers, de recours en matière d’arbitrage international. Le CICAP est également juridiction d’appel des décisions prononcées en première instance par la chambre internationale du tribunal de commerce de Paris.
En Italie le contentieux entre entreprises italiennes et entreprises françaises se déroule devant les onze Tribunali compétents pour le contentieux concernant des entreprises étrangères. En effet, la Loi italienne n. 27/2012 a introduit des sections spécialisées dans le découpage de la juridiction italienne pour une partie importante du contentieux.
Il s’agit des contentieux qui portent sur :
- le droit industriel, exclusion faite de la concurrence déloyale;
- le droit de la concurrence italienne et communautaire;
- le droit des sociétés (notamment, les participations sociétaires, les pactes d’associés, les actions en responsabilité, l’exclusion des associés);
- les marchés publics relevant du droit communautaire;
- et toutes les procédures connexes avec celles qui ont été ci-dessus indiquées.
Par conséquent, quand une société française est impliquée dans ces contentieux, la compétence territoriale est attribuée à une des onze sections spécialisées sises à Bari, Cagliari, Catane, Genova, Milan, Naples, Rome, Turin, Venise, Trente et Bolzano (Decreto Legislativo n. 145/2013).
Dans toutes les autres matières, la compétence juridictionnelle italienne est répartie entre la centaine et plus de tribunaux civils ordinaires selon les règles communes du code italien de procédure civile. Comme en France, la procédure d’appel se déroule devant les « Corti d’appello ».
Le recours devant la Cour de cassation italienne est utilisé très fréquemment par les justiciables italiens.
Maître Nicolella est coauteur du chapitre consacré à l’Italie dans le livre « Quelles juridictions économiques en Europe ? » (Creda – Centre de recherche sur le droit des affaires de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris).